Marion

NOM : POUSSIN
Prénom : Paul
Né le 30 septembre 1885
à Tuffé
Département :Sarthe
Situation familiale : Marié, deux enfants
Métier : Docteur
Grade : Caporal
Corps : 67è régiment de l’Infanterie
A combattu dans la tranchée de Calonne
Elle fut l’enjeu de combats acharnés entre
l’Allemagne et la France
Mort pour la France le 21 juin 1915
À la tranchée de Calonne
Genre de mort : Tué à l’ennemi
Que faisait-il pendant la guerre ?
A soigné les soldats et à aidé à les
transporter
Ecrit à André Herbeau (Clarisse)

Tranchée de Calonne le 2 janvier 1915,  

Cher ami,
  
Quand nous nous sommes vus pour la dernière fois, c’était en novembre 1911.Ton fils Pierre venait de naître, tu étais tout excité, plein d’avenir, de promesse. Aujourd'hui nous voilà, là, dans un endroit hostile, bruyant et sans vie. Je suis dans la tranchée de Calonne, les Allemands ont arrêté de nous tirer dessus depuis une heure déjà.
Depuis ce temps là, j’écris cette lettre d’amitié, avec le soulagement de m’exprimer à quelqu’un qui connait mes sentiments. Je connais peux de gens, tu ne peut pas savoir comme je me sens seul.
En t’envoyant cette lettre, j’ai pensé à toi, à ta femme, à ton enfant qui t’attendent à la maison comme les autres.
Lorsque nous nous reverrons, nous fêterons notre victoire, notre gloire avec notre famille.
En tant que médecin, je n’arrête pas de soigner des gens de les ramener a l’hôpital et je souffre de ne pas pouvoir tous les guérir. Les brancardiers ont bien du mal à pouvoir les transporter et moi aussi. On doit faire une sélection, c’est horrible. On laisse mourir des gens qui ont une famille, une vie comme toi et moi.
La guerre ne fait que commencer et regarde tous les gens qui sont morts autour de nous sans pouvoir même les connaitre.
 Un obus a éclaté prés de moi, j’étais tétanisé. C’est un miracle que je sois encore en vie. La nuit est horrible, personne ne peut dormir, tout le monde pense en silence quand les Allemands ne nous tirent pas dessus. Je ne m’habituerais jamais à cette odeur de morts qui nous entoure constamment.
Je dors peu, je mange peu comme des milliers de soldats et je consacre mes rares pauses à écrire, ce qui me réconforte.
Donne moi des nouvelles de là-bas et de toi, du réconfort, de l’amitié. Je pense à toi et à ta famille.
           
                          Ton vieil ami,
                                                                                                                                   
   
                                                                                                                              Paul Poussin

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