Prénom : Jean
Date lieu de naissance : le
13 sept 1889 à Montereau près de Périgueux
Date du décès : 1941
Situation familiale : il
était pauvre, il est marié
avec une femme.
Métier – formation : avant
la guerre il était domestique dans un château en Dordogne. Il est parti à la guerre le 4 aout 1914 à Agen et a été blessé en aout 1918.
Après la guerre, il était
gravement blessé au visage donc il est resté 3 ans à l’hôpital pour subir des
opérations de reconstruction faciale, il était appelé « une gueule cassée ».Il
souffre de nombreuses séquelles neurologiques.
Pour faire reconnaitre les
blessés de guerre il participe à la cérémonie du soldat inconnu le 11 novembre
1920 et adhère à une association « l Union des blessés de la Face ».
Corps, grade et lieu
(x) de bataille : il était caporal au Régiment n°386 à la 14ème Compagnie,
il a combattu à la frontière belge.
Je suis parti à la guerre le 4 aout 1914 et j’a dû aller à la frontière belge .Les combats étaient
durs et sanglants, comme j’a été courageux, j’ai été nommé caporal en 1918.
J’ai été gravement blessé au bas du visage et j’ai passé
3 ans à l’hôpital où j’ai été opéré 20 fois pour reconstruction de la face. Je
suis une gueule cassée et j’ai participé
aux cérémonies du 11 novembre 1920 en l’honneur des anciens combattants et j’ai
honoré la mémoire du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.
Je suis fatigué et les séquelles neurologiques de la
guerre ne me permettent pas de mener une vie normale, je suis retourné dans le
Périgord pour me reposer et profiter des dernières années de ma vie..
J espère que de ton côté ces dernières années ont été
paisibles.
Je ne t’oublierai jamais.
Amicalement,
Jean SALVIN
Mon cher
Jean,
Recevoir une de tes lettres m’a profondément bouleversé. Je
suis très fier d’apprendre ton courage au combat qui me rappelle si bien l’ami
que je connais. Tu as malheureusement payé très cher ce courage et j’imagine
les épreuves que tu as endurées. Tu as mille fois mérité le droit au repos et
j’espère que tu trouveras le réconfort dans cette belle région.
Mon expérience dans les tranchées à pour moi aussi été
difficile, rapidement j’ai eu le moral au plus bas. Les premières années furent
pourtant des années plutôt tranquilles puisque j’étais à l’arrière où j’avais
la responsabilité du soin des chevaux de la cavalerie. Tu le sais, j’avais
devancé l’appel et mon jeune âge me préservait du front.
Mais lorsque je suis arrivé au front la première fois, en
1917, je fus horrifié devant tous ces cadavres.
Le pire était de dormir, je faisais des insomnies presque
toutes les nuits. Des images atroces de la journée et ces odeurs insoutenables
venaient me hanter. Il faut dire qu’ils ne prenaient même plus le temps de sortir
les cadavres.
Malgré les masques affreux qui nous recouvraient
le visage, j’ai était gazé. Maintenant j’ai souvent du mal à respirer, je me
fatigue rapidement.
Mais tout n’est pas noir et j’ai rencontré la femme de ma
vie. Nous nous sommes mariés et j’attends aujourd’hui mon premier enfant. Je
prie pour qu’il ne connaisse jamais ça.
Viens donc
nous voir si tu passes dans Paris,
Ton ami
sincère,
Pierre
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